Cette maison se situe dans la vallée de la Straiture, marquée par la topographie et la végétation forestière. La volumétrie archétypale simple à double pans de cette construction se tourne vers le paysage en aval. L'emprise générale de la construction de la maison est prévue de manière à intervenir sur une zone limitée pour ainsi préserver la majeure partie de la parcelle en tant qu'espace naturel.
Dans la continuité de cette pensée, cette « grange à habiter » est fondée sur des blocs en granit pour limiter l'impact sur le sol et lui donner un aspect flottant au-dessus de la surface du sol. Des escaliers extérieurs en bois permettent alors l'accès à celle-ci. D’une surface totale de 126 m², elle ne touche le sol que grâce à 12 blocs de 50x50cm de granit.

Dans le but de s'intégrer dans le paysage existant et en rappel aux anciennes fermes, les quatre façades sont traitées avec un bardage vertical en Douglas, flanqué de volets ajourés de motifs, empruntés aux palines des montagnes.
La finition intérieure et le mobilier sont réalisés en planches de chênes et en épicéa. Ces matériaux, sensibles, vivants, offre un univers sensoriel: des odeurs de tanin, des couleurs et des motifs variés et une robustesse chaleureuse.

Dessiner avec du bois massif permet de garantir une provenance locale de la totalité des bois pour la structure comme pour le mobilier.

Cette architecture inscrite dans un contexte singulier appelle une construction située, avec des matériaux, des savoir-faire et des artisans de la région. Ce projet expérimente alors l’usage de ressources locales.
La localisation de cette maison, en zone sismique, impose quelques tirants antisismiques en béton en infrastructure, reliés aux blocs de granit. Les fondations en superstructure sont réalisées en blocs de granit de la Bresse de la graniterie Petitjean et posées par l’entreprise Isobat.
Le plancher bas, les murs ossatures bois et la charpente sont réalisés en épicéa des Vosges de la scierie Mandray contreventés par des planches posées en diagonale. Cette conception évite alors le « bois industriel », le « bois recomposé » comme le lamellé-collé ou le panneau OSB contreventant provenant de régions ou de pays différents.
L’ensemble de la structure est isolé en paille. Elle est donc tramée en fonction de la dimension d’une botte de paille. Le bardage extérieur et les volets sont réalisés en douglas brossé des Vosges. Les cloisons sont réalisées en bois et habillées de planches de chêne des Vosges. L’ensemble de ces éléments ont été réalisés par l’entreprise Il Était Un Arbre.
Les menuiseries extérieures, en triple vitrage et en pin de la scierie de Faymont, sont mises en œuvre et posées par l’entreprise Lecomte.
En ce qui concerne la menuiserie intérieure, l’escalier est en frêne, la cuisine, les meubles et les portes sont en épicéa, le tout en bois massif (sans caisson) pour privilégier la qualité de la matière mise en œuvre plutôt que la quantité. L’entreprise Vaxelaire a alors privilégié le travail de mise en œuvre du bois, plutôt que l’achat de panneau « formé ».

Le sol du rez-de-chaussée est réalisé en argile, avec une composition spéciale pour le sol, mise au point par Argilus et posé par l’entreprise Terraterre. Ce matériau minéral apporte une inertie idéale pour rafraichir en période estivale et conserver la chaleur émise l’hiver.
Le chauffage, un poêle à buches est complété si besoin par des radiateurs ponctuels dans certaines pièces.